Lévignac-sur-Save

Petites histoires d'Histoire... locale

 


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                       Situation générale

Lévignac, village frontière ?
Cette vue du ciel nous montre la large « virgule » - matérialisée par le trait rouge - que devait former la forêt primaire de Bouconne qui s'est étalée au cours des millénaires sur les trois terrasses laissées par la Garonne, de Rieumes à Beaumont de Lomagne, avant la déforestation et le défrichement liés à l'habitat humain. On voit ici clairement que Lévignac se situe dans cette zone frontière imprécise entre le Languedoc à l'est et la Gascogne à l'Ouest. On parle pour cette région lévignacaise de « Gascogne Toulousaine ». La rencontre de ce sillon creusé par l'eau de la Save, de la forêt, et de la terre argileuse de la molasse pyrénéenne en est la signature géographique.

Nous retrouvons cette notion de frontière dans les coutumes de Lévignac puisque les seigneurs et co-seigneurs de la charte appartiennent à des « nébuleuses » seigneuriales du Nord et du sud, puis tout retombera finalement dans l'escarcelle des Jourdain de L'Isle.

Jusqu'à aujourd'hui cette notion de village frontière demeure car Lévignac est à la limite de deux communautés de communes « de la Save au Touch » (dont Lévignac fait partie) et « entre Save et Garonne ». Le village aurait très bien pu choisir l'autre communauté sans que cela soit choquant. Il en est d'ailleurs de même si on remplaçait communauté de communes par département en parlant du Gers et de la Haute Garonne.
Les limites de Lévignac
Lévignac se définit aussi par son proche environnement. Ci-dessus, le périmètre frontalier est caractérisé par ce trait jaune. Voici la longueur de frontière entre Lévignac et chaque commune voisine:

Lasserre (4.47 km - Chemins), Pradère les bourguets (914 m - Chemin), Le Castéra par Larmont (2.19 km - Save), Menville (3.81 km - Save et chemin), Saint Paul sur Save (589 m - Save), Montaigut sur Save (7.18 km - Ruisseau et chemins), Daux (un point), Mondonville (un point) et enfin Pibrac (1.59 km - Chemin), ce qui fait un périmètre de 20.743 km. Neuf communes limitrophes, deux ayant la limite en un point.

Le défrichement de la forêt de Bouconne fut très important au cours du XIII ° siècle, surtout dans sa seconde moitié car beaucoup de villages ont alors été édifiés comme le montre le nombre des coutumes établies dans cette période. Les dates sont données ci-après par Edmond Cabié qui a retranscrit quelques unes de ces coutumes (tiré de « Chartes de coutumes inédites de la Gascogne Toulousaine », documents publiés par Edmond Cabié. Source internet : Bibliothèque nationale de France, 
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2087616.r=edmond+cabi%C3%A9.langFR 

Le nombre d'habitants a par la même fortement augmenté. 
A noter une étude récente de Camille Fabre (« Une ville et sa forêt au moyen âge : les usagers toulousains en forêt de Bouconne au début du XIV° siècle » - Annales du Midi, p5, T.124, n°277, Editions Privat) montre la tension existant entre Toulouse et les seigneurs de l'Isle Jourdain quant à l'utisation du bois issu de la forêt.
Lévignac avant Lévignac
Parler de l'histoire de Lévignac nécessiterait d'évoquer les premiers habitants de la vallée de la Save :

Le site Néanderthalien de Bichou à Montaigut sur-Save lors des travaux liés au convoi Airbus A 380 (L. Bruxelles, A.-L. Berthet, P. Chalard, D. Colonge, G. Delfour, M. Jarry, L.-A. Lelouvier, T. Arnoux et O. Onézime, « Le paléolithique inférieur et moyen en Midi toulousain : nouvelles données et perspectives de l'archéologie préventive », PALEO [En ligne], 15 | 2003, mis en ligne le 02 août 2010. URL : http://paleo.revues.org/1193)

Les premiers Homo-Sapiens d'Aurignac ou de Lespugue en bord de Save: http://www.pyreneesprehistoriques.fr/index.php.

La Novempopulanie, région qui englobe le « Savès ».

Les Volsques Tectosages qui précédent l'arrivée des romains.

La villa Gallo-romaine de Montmaurin.

L'origine à vérifier du nom de « Lévignac » tirée du suffixe latin « acus » et du nom d'origine romaine « Levinius ».

Les tombes mérovingiennes découvertes à Lévignac lors de la construction du lotissement « La Cassagne ». Nous aborderons ce sujet un peu plus loin (http://levignac-histoire.wifeo.com/eglise-historique.php).
 
En 1212, « La Chanson de la Croisade Albigeoise », poème manuscrit écrit en langue d'oc entre 1208 et 1218 par deux auteurs des deux camps opposés, raconte les événements survenus dans le Languedoc depuis l'invasion du comté de Toulouse et de l'Albigeois par les croisés jusqu'à la mort de Simon de Montfort. Dans un passage (cf ci-dessous, tiré de https://archive.org/stream/lachansondelacro02guiluoft#page/146/mode/2up), il est écrit que deux chevaliers raccompagnent le comte de l'Isle dans sa ville et après avoir diné, partent pour Verdun sur Garonne. Imaginons qu'ils soient passés par Lévignac... le long de la Save puis qu'ils aient tourné à hauteur de Grenade vers Verdun... Ou sont-ils passés côté Larmont ? 
Dans les archives de la Commanderie de Toulouse (inventaire des titres relatifs aux biens et droits du grand prieur de Toulouse. Archives Départementales de la Haute Garonne, côte - H MALTEINV 128 TER, folios 283 et suivants), concernant Larmont et Lévignac, on parle de « L'honneur de Lévignac ». L'honneur étant ici un bien accordé par un suzerain à ses hommes. C'est une récompense, un butin patrimonial qui est plus ou moins synonyme de fief. Par exemple en 1221 :
 
Il est question à plusieurs reprises du ruisseau du « Toroumpo » se jetant dans la Save à la limite de Lévignac de même que du chemin public entre L'Isle et Lévignac, ci-dessous en 1223. Cet article est apparemment relatif à une partie du territoire actuel de Lévignac.
Il est à noter le sort qui était réservé aux hommes et femmes de la seigneurie de Larmont. D'où « l'avantage » d'avoir des coutumes qui rendaient une relative liberté aux membres de la communauté, moyennant le respect des coutumes édictées par les signataires de la charte.
Le « dixmaire » de Saint Soffrian (Saint Symphorien) était l'endroit où la dîme était payée. Certainement la chapelle aujourd'hui toujours visible proche du moulin de Pradère.
S'il est question des moulins de Larmont, signalés en 1232, il n'est en revanche rien dit sur celui de Lévignac. Est-il de la même époque ou ultérieur? C'est probable.

Note - Un moulin « bladier » fabrique la farine de blé, le « parandier » étant l'autre nom du « foulon » utilisé pour le traitement des peaux ou plus généralement dans l'industrie textile. 
 
 



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