Le nom de l'église

Saint-Maur
ou
Notre-Dame de l'Assomption ?

Nous parlons aujourd'hui de l'église Saint-Maur de Lévignac.

Pourtant plusieurs éléments exposés ci-après remettent en question cette dénomination bien qu'elle ne soit pas complètement infondée.

Lorsque nous entrons dans l'église et que nous levons la tête en se déplaçant de la porte vers l'autel, on peut voir aux croisées d'ogives des écussons qui ont été certainement réalisés lors des travaux de la deuxième moitié du XIX° siècle dont nous reparlerons.

Les voici :

Blason de Lévignac

Blason de Florian Desprez, Evèque (puis archevèque puis cardinal) de Toulouse de 1859 à 1895.

Blason de Pie IX, pape de 1846 à 1878.

Ces deux derniers blasons délimitent donc les travaux de peinture entre 1859 et 1878.

Monogramme de Marie,

Ce monogramme signifie-t-il que l’église est dédiée à la Vierge?

Si nous regardons le vitrail principal du chœur dans l’axe de l’église il représente l’Assomption de la Vierge.

De haut en bas, le tétragramme YHWH ( ???? ) dans son triangle, deux anges tiennent un étendard blanc marqué « Et Virgo Assumpta Est » (et la Vierge s’est élevée), la Vierge en prière s’élève entourée de nimbes sur lesquelles trois « grâces» vêtues tiennent une banderole de fleurs, accompagnées de chérubins. Dans la partie basse, onze personnages auréolés, les apôtres entourent le tombeau, témoins sidérés de l’Assomption.

Le vitrail dédié à Saint-Maur est placé sur la gauche du chœur et est de taille moindre.

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Saint Maur est né à Rome vers 512 et mort vers 584. Premier des disciples de saint Benoît de Nursie, il est le saint patron des charbonniers, des chaudronniers, des fossoyeurs. Il est fêté le 15 janvier. Saint Maur est toujours vénéré par les congrégations bénédictines aujourd'hui ; beaucoup de moines adoptant son nom et consacrant des monastères à son patronage, en dépit des doutes des disciples au sujet des événements prodigieux qui ont accompagné sa vie.
Dans l'art, il est dépeint en tant que jeune moine, tenant la crosse abbatiale et une pelle (une allusion aux Fossés du nom du monastère).
Un autre des attributs de saint est la béquille, en référence à son patronage des estropiés. Il est invoqué contre le rhumatisme, l'épilepsie et la goutte. Il est également parfois montré avec une balance, une référence à la balance employée pour mesurer la nourriture, que Benoît lui donnait. Les moines de Saint-Maur-des-Fossés ont exhibé cet instrument tout au long du Moyen Âge.
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Il est ici représenté avec sa crosse, tenant un livre en main, trois autres livres à ses pieds (peut être la règle de Saint Benoit), une mitre posée dessus.

En outre, voici ce que l’on trouve à de très nombreuses reprises dans le registre paroissial des baptêmes, mariages et décès (côte Côte : 2 E IM 591 E 1 de 1599 à 1667 – Archives municipales) – Par exemple :

1604 – Le 14 du dict mois a été enseveli anthoine sabatier à l’église de la somption notre dame de lévignac à la sépulture de ses ancêtres...

Puis

1606 – Le 27 du mois de janvier 1606 est décédé Jehan de ... et a été enseveli dans l’église paroissiale de la somption notre dame de lévignac...

1599 – Le 12 du mois … est décédé Jehan de ste marie dit ... et a été enseveli au cimetière de monsieur de saint maur ...

1604 – Le 17 de septembre 1604 a été enseveli Jehan… au cimetière de monsieur de saint maur ...

Par conséquent, on peut affirmer qu’il s’agit bien à Lévignac de l’église paroissiale de l’Assomption Notre Dame (certainement le savaient-ils au XIX° siècle vu la disposition et les motifs des vitraux) et que le nom Saint-Maur vient de la dénomination faite du cimetière.

Il semble que c’est au cours du XVIII° siècle que la confusion entre Eglise et cimetière de Saint-Maur soit faite, en fonction des prêtres qui écrivaient les actes.

Cette modification a dû être soutenue et renforcée par la présence au couvent des « Dames de Saint Maur », de 1776 à 1791, chargées du pensionnat et de l’instruction des jeunes filles.

Cette note à ses successeurs du curé Dejean dit:

« nous soussigné certifions à qui il appartiendra que de notre consentement, il a été établi dans la chapelle de la maison d’éducation qu’on y donnerait la bénédiction du saint sacrement, tant à la messe conventionnelle qu’immédiatement après les vêpres de la paroisse le jour de St Maur, fête séculaire de la dite paroisse et que le quinzième de janvier 1781, nous avons été donner la dite bénédiction,… »

Aussi, si on regarde la dénomination des rues du « vieux » Lévignac, on trouve les rues « Sainte-Claire » côté couvent, « Notre-Dame », qui monte directement à l’église, « du Dr Monnerville » anciennement « grande rue » et la « rue Sainte Marthe » anciennement « rue de Menville ».

La seule référence indirecte à « Saint-Maur » l’est peut être par ce nom de « Sainte-Marthe » qui pourrait être associé à Denis de Sainte-Marthe, supérieur général de la congrégation de Saint-Maur en début du XVIII° siècle, mais cela reste à confirmer. « Sainte-Marthe » (sœur de Lazare et de Marie Madeleine) est aussi une congrégation proche des « sœurs de la charité » qui furent présentes à Lévignac aux XIX° et XX° siècles… (ces deux congrégations ont par exemple fusionné à Périgueux en 2014).

Enfin, avant qu’elle ne soit récemment déplacée au mois de septembre, la fête du village se tenait autour du 15 août, jour de l’Assomption.

Le nom de l'église Saint-Maur ou Notre-Dame de l'Assomption ?

Le nom de l'église

Saint-Maur
ou
Notre-Dame de l'Assomption ?