La fête de Saint Louis du 25 aout 1816

1816 ... Napoléon I n'est plus et un roi est revenu ... Louis XVIII.
A Lévignac-sur-Save François Georges Longayrou est maire.

Nous ferons attention à repérer une "Prétérition". C'est une figure de rhétorique consistant à déclarer que l'on ne parle pas d'une chose alors qu'on le fait. Elle influence donc grandement l'interlocuteur...

« Du 26 Aout 1816 – Le Maire à M. le Préfet
Après m’être bien pénétré du contenu de votre circulaire du 12 du courant relative à la célébration de la fête vraiment Nationale de St Louis, je fis afficher la proclamation dont j’ai l’honneur de vous remettre ci-joint la copie dans l’intention de régulariser ce que l’élan des cœurs de mes administrés pourrait leur suggérer dans la manifestation de leurs sentiments pour notre bon Roi. J’ai vu et ce sera une joie pour vous comme cela l’a été pour moi que la presque totalité des habitants qui, il y a peut de divisée et semblait être dominée par des passions haineuses (nous sommes ici un an juste après la chute de l’empire), je l’ai vu dis-je ralliée à ma voix dans la cérémonie religieuse et autres apporter cette joye d’autant plus franche qu’elle n’était pas commandée et qu’elle naissait du sentiment.
Le samedi soir, veille de Saint Louis, un piquet de la garde nationale provisoire ayant le tambour en tête parcourut toute la commune et fit plusieurs décharges aux cris de Vive le Roi que répétait toute la population. Le lendemain jour de la fête à la pointe du jour, le carillon de solemnité se fit entendre comme il l’avait fait la veille au soir, et les nouvelles décharges de mousquetine eurent lieu au clocher même.

Le corps municipal, moi et mon adjoint à sa tête se rendit à la messe escorté de toute la garde nationale et des habitants réunis d’avance à la maison commune, là chacun dans la sincérité de son âme et sous l’auréole de Saint Louis appela sur notre bon Roi et sur sa famille tout ce que la magnificence divine peut accorder à ceux qui sont sa plus parfaite image sur la terre.
L’après midi je me rendis avec le même ordre à vêpre où fut chanté le te deum et l’exaudiat.
Le soir une illumination générale vint éclairer la joye publique: un feu fut allumé par le corps municipal qui l’entourait: toute la population y était réunie et l’air ne retentissait que des … en l’honneur de notre bon Roi et de sa famille.
Les jeux et la danse se prolongèrent bien avant dans la nuit et la fête ne prit fin qu’au renouvellement du jour.
Par ce que je viens de vous exposer, monsieur le Comte, vous pouvez voir de quelle manière a été célébré la fête de notre bon Roi. En vous entretenant de l’ensemble de la commune dans cette circonstance, je croirais inutile de particulariser sur rien, car si cela m’était permis, je vous parlerais de notre bon pasteur qui chargé d’être notre intermédiaire entre le ciel et nous pour lui faire agréer nos vœux a apporté dans cette cérémonie toute la pompe dont elle était susceptible et suivant ses moyens; l’exemple qu’il a toujours donné et les cohortations qu’il avait dès longtemps adressé à ses paroissiens avaient préparé d’avance cette heureuse réunion qui s’est si bien manifesté le jour de Saint Louis. »

(Commune de Lévignac. 1 D 2 : registre des délibérations du conseil
municipal, an VIII, 6 prairial-1813, 15 mai – côte 1NUM AC 721.)

Voici ce qu'avait écrit le Préfet de la Haute-Garonne, Rémuzat (Roi de la prétérition?)

(http://images.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1816_08_14.pdf
ROSALIS, Bibliothèque numérique de Toulouse)