Après avoir pris contact avec le père Claude Lautissier, archiviste à la Congrégation de la Mission, rue de Sèvre à Paris, ce dernier a pu trouver le rapport établi en 1755 par Mrs Mauvoisin, Camy et Caussé.
« La mission de Lévignac dans ce diocese à quatre lieues de Toulouse commencea le neuf février dimanche de la Quinquagesime et finit le second du mois de mars 3e dimanche de carême ; ce fut aux prières instantes de Mr Déjean qui en est curé que nous nous rendimes dans cette parroisse où il se fit beaucoup de bien ; la parroisse de Manville son annexe fit aussi des merveilles par son assiduité aux exercices malgré les pluies et les boues, et par son empressement à approcher des sacremens ; il y eut tres peu de personnes qui ne rendissent pas gloire à Dieu ; il s'y est terminé plusieurs affaires ; il s'y est fait des restitutions, et quelques personnes qui étoient divisées se sont réconciliées. Nous eumes pour faire la dépence de cette mission l'honnoraire de la station qui est de cent livres, et le curé chez qui nous étions logés nous fournit le bois et le vin. Nombre d'enfans firent dans ce tems leur première communion, et la communion générale fut un spectacle d'admiration par la piété et la dévotion de tout le peuple. Le nombre des communians de Lévigniac et son annexe va autour de 700. On y bénit une croix de bois qui fut plantée sur la place ; on fit la procession générale qui fut assez belle, la station se fit chez les Dames religieuses de Ste-Claire, où on prêcha et le lendemain on finit la mission par un service pour les morts. Les ouvriers furent les mêmes que dessus. Il n'y avoit qu'environ deux mois qu'un Capucin avoit donné dans ce lieu une retraitte qui avoit beaucoup épouvanté sans faire beaucoup de fruit. Le curé est fort zélé et ce peuple avoit besoin d'un pasteur tel et qui instruisit, attendu que pendant nombre d'années il avoit été fort négligé. »
Point de croix de pierre mais une en bois... Le mystère reste donc toujours d'actualité.