Lévignac-sur-Save

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                      Le mystère de la croix

En face de la mairie, au niveau du premier étage, se trouve insérée dans le mur du clocher cette croix, Il semble qu'elle ait été placée là sciemment, comme un message envoyé du spirituel au temporel : «Merci d'avoir tenu bon pour ces travaux  de  l'église  et  du  clocher  au cours  de ce XIX° siècle!»
La question se pose de son origine. C'est une croix de dévotion qui devait être dressée à taille d'homme car on trouve de part et d'autre du bossage tétramorphe central des trous comme pour y glisser des fleurs...











Cet acte du registre paroissial montré ici écrit en 1755 par le curé Dejean parle d'une croix placée derrière l'église pour une mission de la congrégation des Lazaristes, Mais aurait-elle résisté aux tumultes de la révolution d'autant que Dejean était devenu curé constitutionnel et un vigoureux pourchasseur des prêtres réfractaires.

«Messieurs Jean Louis Causse, Pierre Camy et Antoine Mauvoisin prêtres de  la Congrégation de St Lazare firent la cloture de la mission le second mars 1755 à pareil jour on plante la croix derrière l'église a Lévignac ce 2 mars 1755 - Dejean Curé »
Ou alors est ce la même croix que l'on retrouve sur les plans de 1667 et/ou de 1790. Ou encore est-ce une toute autre origine qui échappe à notre connaissance ...
Après avoir pris contact avec le père Claude Lautissier, archiviste à la Congrégation de la Mission, rue de Sèvre à Paris, ce dernier a pu trouver le rapport établi en 1755 par Mrs Mauvoisin, Camy et Caussé.

« La mission de Lévignac dans ce diocese à quatre lieues de Toulouse commencea le neuf février dimanche de la Quinquagesime et finit le second du mois de mars 3e dimanche de carême ; ce fut aux prières instantes de Mr Déjean qui en est curé que nous nous rendimes dans cette parroisse où il se fit beaucoup de bien ; la parroisse de Manville son annexe fit aussi des merveilles par son assiduité aux exercices malgré les pluies et les boues, et par son empressement à approcher des sacremens ; il y eut tres peu de personnes qui ne rendissent pas gloire à Dieu ; il s'y est terminé plusieurs affaires ; il s'y est fait des restitutions, et quelques personnes qui étoient divisées se sont réconciliées. Nous eumes pour faire la dépence de cette mission l'honnoraire de la station qui est de cent livres, et le curé chez qui nous étions logés nous fournit le bois et le vin. Nombre d'enfans firent dans ce tems leur première communion, et la communion générale fut un spectacle d'admiration par la piété et la dévotion de tout le peuple. Le nombre des communians de Lévigniac et son annexe va autour de 700. On y bénit une croix de bois qui fut plantée sur la place ; on fit la procession générale qui fut assez belle, la station se fit chez les Dames religieuses de Ste-Claire, où on prêcha et le lendemain on finit la mission par un service pour les morts. Les ouvriers furent les mêmes que dessus. Il n'y avoit qu'environ deux mois qu'un Capucin avoit donné dans ce lieu une retraitte qui avoit beaucoup épouvanté sans faire beaucoup de fruit. Le curé est fort zélé et ce peuple avoit besoin d'un pasteur tel et qui instruisit, attendu que pendant nombre d'années il avoit été fort négligé. »

Point de croix de pierre mais une en bois...  Le mystère reste donc toujours d'actualité.
 



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